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Historique :
 
(réalisé avec l'ouvrage de Jean Michel Belorgey : Cent ans de vie associative (Presse de Sciences PO ) et le rapport du Conseil d'Etat 2000 sur la vie associative. cf bibliographie

L'association n'est pas née avec la loi de 1901.

En effet le groupement de personnes dans un but d'action collective, de réflexion, d'échanges ou de partage religieux... a toujours fait partie de l'activité humaine : depuis l'Antiquité avancent certains historiens ; au moins depuis le Moyen Age Occidental comme en témoignent des documents écrits qui font état d'associations monastiques, confréries, jurandes ou autres compagnonnages ...

Cette propension humaine à constituer des structures collectives -permanentes ou non -de type confessionnel, organisationnel ou professionnel a tendance à se développer au fur et à mesure des progrès de la civilisation d'une part, des besoins d'action collective d'autre part.

Ainsi la fin du 18e siècle et tout le 19e siècle, caractérisés par la naissance et le développement de l'industrialisation et de l'urbanisation avec leur corollaire socio-politique qu'est la lente organisation du mouvement ouvrier, vont constituer le terreau des sociétés mutuelles d'entr'aide, des coopératives et autres associations créées pour soulager la misère des employés des manufactures, faire valoir leurs droits et faire avancer le droit social.

Mais il est évident que ces "rassemblements" ou sociétés ont très souvent suscité la méfiance des pouvoirs en place et notamment de la Monarchie absolue à compter de l'époque moderne (17et 18e siècle) comme de l'Empire .

Deux éléments inquiétèrent les autorités intellectuelles et politiques dans le processus d'association :
• d'une part, la dérive vers une possible dépossession de la liberté individuelle allouée à chaque citoyen lors de sa naissance
• d'autre part, la dimension subversive ou fractionnelle que peuvent représenter des groupements intermédiaires entre le citoyen et l'Etat-nation ainsi que le danger de désordre public qu'ils peuvent constituer 

C'est le premier motif de méfiance que retiendront particulièrement les "Lumières" du 18e siècle, voyant dans l'association, un frein à l'épanouissement du libre arbitre, un écran au contrat social passé entre le citoyen et l'Etat Nation (Rousseau), comme le feront les premiers Constituants de 1789 à 1797 en décidant de dissoudre les assemblées populaires, les clubs et autres sociétés politiques .

Sous couvert de libérer compagnons et apprentis du joug d'un regroupement contraint, la Constituante avait, dès le 14 Juin 1791, par la Loi le Chapelier, interdit les associations de corporations.


Puis s'ouvrira le 19ème siècle, sous les auspices du Code Pénal de 1810 (article 291) qui dispose expressément que :

" nulle association de plus de 2O personnes, dont le but sera de se réunir tous les jours ou à certains jours marqués, pour s'occuper d'objets religieux, littéraires politiques ou autres, ne pourra se former qu'avec l'agrément du gouvernement et sous les conditions qu'il plaira à l'autorité politique d'imposer . "

Ces dispositions resteront en vigueur sous la Restauration et sous la Monarchie de Juillet. Le seul intermède sera la Seconde République dont la Constitution du 4 Novembre 1848 dans son article 8 reconnaît aux citoyens :

" le droit de s'associer, de s'assembler paisiblement et sans arme, de pétitionner, de manifester leurs pensées par voie de presse ou autrement "

C'est donc dans un contexte pénal et avec une préoccupation principale d'ordre public que le 19e siècle va voir se développer et se conquérir progressivement un droit d'association qui aboutira finalement à la promulgation de la loi du 1er Juillet 1901.
   
Remonter  • 1852 
 
loi sur les sociétés de secours mutuel (à l'époque où les premiers ouvriers connaissent les rigueurs des conditions de travail dans les premières manufactures de la première ère industrielle
 • Loi du 24 Juillet 1868 sur les coopératives  
 • Loi du 6 Juin 1868 sur les réunions publiques (sous réserve de déclaration préalable) 
   • IL faudra attendre ensuite les lois du 12 Juillet 1875 et du 21 Mars 1884 pour que soient soustraits aux rigueurs de l'article 291 du Code Pénal :
 
- les associations formées pour créer et entretenir des cours ou établissements d'enseignement supérieur (1875)
- les syndicats professionnels ayant pour seul objet " la défense des intérêts économiques, industriels, commerciaux et agricoles "
Par cette loi de 1884, les syndicats acquièrent la personnalité morale ester en justice, acquérir des biens, meubles et immeubles, créer des sociétés de secours mutuel et des coopératives
 
Ces premiers textes vont desserrer l'étau mis en place au début du siècle et permettre la naissance de multiples " sociétés " surtout dans les domaines de l'assistance aux personnes, des oeuvres charitables, l'organisation du travail mais aussi dans les secteurs du sport où les premières associations voient le jour à l'image des clubs anglais ou germaniques.

De ces avancées progressives naîtront les projets des députés Brisson, Groussier, et Pierre Waldeck Rousseau à partir des années 1880 en faveur d'une loi cadre destinée à faire admettre un texte de portée générale sur le droit de s'associer librement .

On ne compte pas moins de trente projets ou propositions de texte dont trois importants en 1883, 1888 et 1889 dans les deux dernières décennies du siècle.

Les historiens s'accordent à dire que le principal frein à l'aboutissement de ces projets, pourtant bien introduits dans l'esprit par la loi relative aux syndicats de 1884, fut le climat passionnel né des relations conflictuelles entre l'Eglise et l'Etat en cette fin de siècle.

En effet, les tenants de la laïcité, même s'ils soutenaient l'idée d'un droit très large à l'association craignaient de voir proliférer encore les nombreuses congrégations religieuses, constituées en associations et jouissant de droit de main-morte, c'est à dire d'éléments de patrimoine foncier et ou bâti donnés en dons et legs aux personnalités morales qu'elles constituaient.

C'est ainsi que le texte finalement voté en 1901 interdit les dons et legs -autres que manuels-aux associations telles que définies dans l'article 1 de la Loi et réserve ce privilège aux associations reconnues d'utilité publique et donne naissance au " contrat associatif " que l'on connaît aujourd'hui, librement conclu entre des personnes qui le souhaitent et qui "déclaré" acquiert la capacité d'ester en justice, de contracter et de recevoir des cotisations.

Les associations "cultuelles" seront définies après la loi du 9 Décembre 1905 organisant la séparation de l'Eglise et de l'Etat et remplaceront les établissements publics du culte du régime du Concordat .

Cette loi 1901, concise, précise et courte ne connaîtra que 2 modifications importantes :
• en 1939 (décret loi du 12 avril) qui modifie le régime des associations étrangères en les soumettant à autorisation et en réputant étrangère toute association ayant des administrateurs étrangers ou un quart de ses membres étrangers  
• en 1981 (loi du 9 octobre 1981) qui abrogera les dispositions de la loi de 1939 sur les associations " étrangères "

Enfin, le 16 juillet 1971, une Décision du Conseil d'Etat porte la liberté d'association telle que définie par la loi 1901 au rang des libertés constitutionnelles.

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